Lorsque la guerre éclate sur le front du Caucase, les Arméniens, partagés entre l'Empire ottoman et l'Empire russe, se retrouvent mobilisés en masse dans les armées régulières des deux camps ennemis. Dans l'Empire ottoman, malgré leur loyauté reconnue par le ministre de la Guerre, Enver Pacha lui-même, dans un message au Patriarche arménien de Constantinople en janvier 1915, ils sont bientôt désarmés et affectés à des bataillons de travail, puis éliminés, en prélude au génocide. A l'instar d'autres nations divisées par des frontières impériales et en quête d'émancipation, comme les Polonais, les Arméniens forment aussi des groupes de volontaires qui vont participer aux combats sur tous les fronts aux côtés de l'Entente : sur le front caucasien, essentiellement constitués de sujets de l'empire russe réservistes ou jeunes qui devancent l'appel ; sur le front occidental, dans les rangs de la Légion étrangère, avec des étudiants ou exilés politiques résidant en France ou d'anciens émigrants aux Etats-Unis ; sur le front d'Orient à partir de 1916-1917, lorsqu'après le génocide, il ne semble plus envisageable de laisser les survivants arméniens sous le gouvernement turc et que les représentants de la nation entendent participer aux négociations de paix.