La présence d'Arméniens en France est attestée dès les époques romaine et surtout médiévale. Grégoire de Tours, dans son "Histoire des Francs", relate qu'en 591, un évêque arménien, Simon, était venu se réfugier dans son diocèse. A l'ère des Croisades, l'histoire des alliances militaires et politiques entre les Etats francs du Levant et le royaume de Cilicie, dit de la Petite Arménie, dont la dernière dynastie est apparentée aux Lusignan du Poitou, est bien connue. Le cénotaphe du dernier souverain, Léon V de Lusignan, aux côtés des tombes des rois de France en la basilique de Saint-Denis, en porte le témoignage. Des marchands arméniens participent aux foires de Lyon au Moyen-Age et au XVIIe siècle, le commerce arménien occupe une place non négligeable à Marseille où furent établies une chapelle et une imprimerie. Les jardins de Versailles, abritent toujours des statues à l'effigie de Tigrane le Grand (95-55 av. J.-C.), battu par Pompée, et du roi Tiridate. Il est difficile de citer toutes les mentions des Arméniens dans l'art, la musique, les récits de voyage et la littérature en France. Tout au long du XIXe siècle, dans un espace arménien partagé entre trois empires - ottoman, persan et russe - les relations se font plus actives. De jeunes Arméniens viennent faire leurs études en France tandis que plusieurs ordres religieux français développent une action éducative et philanthropique auprès des Arméniens dans les trois empires et contribuent, avec les consuls, à informer l'opinion publique lors des premiers massacres de masse de 1894-1896, sous le règne du sultan Abdülhamid II (1876-1909). Des investisseurs français commencent par ailleurs à s'intéresser aux possibilités économiques qu'offrent les provinces arméniennes du Caucase russe.