Les massacres d’Adana, avril 1909 : les premiers doutes sur la révolution jeune-turque

Le rétablissement par des officiers jeunes turcs de la première constitution ottomane de 1876, suspendue dès 1878 par le “sultan rouge” Abdulhamid II (1876-1909) dans le contexte de sa défaite face aux Russes dans les Balkans, suscite l’enthousiasme de la population ottomane qui y voit une promesse d’un empire rénové avec l’égalité des droits entre toutes les composantes ethniques et religieuses de l’Empire. Mais dès avril 1909, de nouveaux massacres d’Arméniens, notamment à Adana (30 000 morts), que le pouvoir jeune turc tente d’attribuer aux partisans du sultan, jette un voile sur le nouveau régime.


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Juillet 1908, Marzevan [Mersifon] : fraternisation de la population ottomane en liesse lors du rétablissement de la Constitution de 1876, suspendue par le sultan Abdulhamid II en 1878, photographie Dildilian, @coll. Haïk Der Haroutiounian

19 vision de la rÇvolution jeune turque

Le décalage des aspirations entre les peuples de l’Empire : le Grec, le Macédonien, l’Albanais, le Juif, le Bédouin, l’Arabe, le Kurde, l’Arménien brandissent un étendard demandant l'”Autonomie”, tandis que le Turc au centre veut l'”Union”, Khatabala, journal satirique arménien de Tiflis, juillet 1908, coll. Bibliothèque Nubar, Paris.

 

La ville en ruines après les massacres et l’incendie du quartier arménien

AMAE, Centre des Archives diplomatiques de la Courneuve, Base images,