L’orphelin de l’Affiche rouge : Missak Manouchian (1906-1944)

Né à Adiyaman en 1906, Missak Manouchian est, avec son frère Karapet, le seul survivant de sa famille exterminée lors du génocide. Sauvés par une famille kurde, puis placés après la guerre dans l’orphelinat de Jounieh (Liban), géré par la missionnaire danoise Marie Jacobsen, les deux frères débarquent en France en 1925. Karapet, malade, décède en 1927. Missak travaille comme ouvrier notamment aux usines Citroën. Licencié lors de la crise de 1929, il exerce différentes activités, notamment modèle pour les sculpteurs, suit des cours à la Sorbonne en auditeur libre, publie deux revues arméniennes, écrit des poèmes. Il adhère au PCF en 1934 et au Comité de secours de l’Arménie (Hay Oknoutian Komité-HOK), organisation de masse de la mouvance communiste, fondé en Arménie soviétique en 1921 et dont il dirigera l’organe Zangou. Arrêté en septembre 1939, après le pacte germano-soviétique, puis relâché, il s’engage comme volontaire dans l’armée française jusqu’à la défaite de juin 1940. Interné quelques semaines après l’attaque du Reich contre l’URSS le 22 juin 1941, il entre dans la Résistance, dans les rangs des FTP-MOI (Francs-Tireurs et Partisans-Main d’Oeuvre Immigrée) de la  région parisienne. Arrêté, avec 23 de ses camarades, en novembre 1943 et livré aux Allemands qui tenteront d’exploiter son origine étrangère à des fins de propagande, il est torturé et exécuté le 21 février 1944 au Mont Valérien.

 

 

 

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Missak Manouchian (au 3e rang, 3e enfant à partir de la droite) à l’orphelinat de Jounieh, v. 1919 (in Mélinée Manouchian, Manouchian, Paris, Les Editeurs français réunis, 1954)

 

Missak Manouchian (à droite) et son frère, La Seyne, Var, 3 janvier 1925, photographie, coll. particulière, Paris. Au dos quelques lignes en arménien :  « Les années passent, tout s'estompe et passe comme la brûme du matin […] ».

Missak Manouchian (à droite) et son frère Karapet, La Seyne, Var, 3 janvier 1925, coll. particulière, Paris. Au dos quelques lignes en arménien : à mon ‘frère’ Khoren (un ami d’orphelinat) « Les années passent, comme la brûme du matin, tout s’estompe et se disperse […] ».

 

 

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L’Affiche rouge